Le phénomène « Maison passive », appelé également « Maison autonome »

Qu’est-ce-qu’une maison passive ?

En matière de construction durable, il existe plusieurs appellations données aux bâtiments économes en énergie :

  • Les maisons BBC (Bâtiments Basse Consommation)

Une maison BBC est une maison à très faible consommation d’énergie qui ne rejette qu’un très faible taux de dioxyde de carbone.
La maison BBC doit être construite dans le respect de la RT 2012 mise en place à la suite du Grenelle de l’Environnement et doit respecter, par la même occasion, un certain nombre de règles dont une consommation d’énergie primaire inférieure à 50 kWh/m²/an.

  • Les maisons BEPAS (passives ou autonomes)

Son nom vient de son concept original basé sur l’utilisation de l’apport de chaleur « passive » du soleil comme chauffage et sur le renforcement de l’isolation (murs, fenêtres, sol, toiture, absence de ponts thermiques, ventilation contrôlée etc.). C’est pour cette raison qu’elle est aussi appelée « maison sans chauffage ».
Une maison passive consomme 90% d’énergie de chauffage en moins qu’une maison classique et pour cause, elle n’a besoin que de 15 kWh/m²/an de consommation en énergie de chauffage.
Par ailleurs, selon la norme, l’énergie primaire nécessaire à la maison (chauffage, ECS, électricité) ne doit pas dépasser les 120 kWh/m²/an.

  • Les maisons BEPOS (Bâtiments à Energie Positive)

Une maison à énergie positive est une maison qui produit plus d’énergie qu’elle n’en consomme. L’excédent d’énergie produite peut alors être revendu aux bâtiments voisins ou aux réseaux publics ou privés.
Le « bâtiment énergie positive », soit BEPOS, doit devenir la référence de la prochaine RT 2020 qui sera applicable pour toutes les constructions neuves.


 Comment fonctionne une maison passive ?

Comme expliqué précédemment, une maison passive n’a normalement pas besoin de système de chauffage.
La chaleur dégagée à l’intérieur de la construction (êtres vivants, appareils électriques) et celle apportée par l’extérieur (ensoleillement) suffisent à répondre aux besoins de chauffage.
Pour que cela fonctionne, il y a quelques critères à respecter :

  • Isolation

Il est assez évident que pour garder la chaleur dans une construction (ou la laisser dehors lorsqu’il fait chaud), il faut bien isoler les parois : tout d’abord le toit (l’air chaud monte), puis les murs et enfin le sol.
En plus d’une isolation performante des parois, une attention particulière doit être portée à la suppression du passage de la chaleur par des points particuliers de la structure, appelés « ponts thermiques » car ce sont des passages (ponts) qui favorisent les pertes thermiques.
Les portes et fenêtres, moins isolantes que les parois opaques fixes, doivent aussi atteindre un niveau d’isolation supérieure. Le recours au triple vitrage est conseillé, voire nécessaire pour atteindre une performance suffisante d’isolation dans un bâtiment passif.

  • Ventilation

Une maison passive, comme toute maison moderne et confortable, est (très) bien ventilée. Mais comme la ventilation aspire l’air extérieur puis le rejette à l’extérieur après passage dans la zone chaude ; il n’est pas question de chauffer cet air entrant pour finir par jeter cette chaleur dehors. L’idée est donc simple : on récupère la chaleur de l’air sortant (pas l’air lui-même, juste sa chaleur) pour réchauffer l’air entrant.
En période froide, plus question de faire rentrer de l’air gelé !


La maison autonome de Philippe et Christine à Yssingeaux (43)

Dans le dernier STRADA édition Printemps 2017, que vous pouvez feuilletez ici, nous retrouvons le témoignage de Philippe et Christine, qui ont construit leur propre maison autonome sur les hauteurs d’Yssingeaux.

Caractéristiques de leur maison en bois :

  • 2 panneaux solaires thermiques pour l’eau chaude
  • 6 panneaux photovoltaïques + 4 batteries pour l’électricité
  • 1 poêle à bois pour le chauffage

Contraintes :

  • Seulement 3-4 jours d’autonomie en cas de mauvais temps
  • Pas de réfrigérateur ni de congélateur mais une pièce au Nord
  • Utilisation des appareils électriques en fonction de la météo
  • Éclairage basse tension à l’intérieur et lampe torche à l’extérieur
  • Pas de télévision

Le concept PopUp House à Saint-Romain-Lachalm (43)

Fin 2016, une maison d’un genre peu habituel est sorti de terre à Saint-Romain-Lachalm, sous la direction de l’entreprise Neoabita.

Le principe du système constructif de PopUp House est simple : monter une maison par assemblage de blocs isolants et séparés par des lames de bois. Cette simplicité dans l’assemblage permet de monter une PopUp House en un temps record : le hors d’eau hors d’air est terminé en 10 jours.

Sur des fondations en béton, la maison passive est érigée sur deux niveaux maximum à l’aide de panneaux de bois LVL (Lamibois, venant d’Aix-en-Provence) comportant un isolant en PSE (polystyrène expansé, provenant de Vienne).

Avec une épaisseur de 30 cm d’isolant et sans pont thermique, la consommation énergétique d’une PopUp house est très faible (5 fois moins importante qu’une maison traditionnelle) et peut facilement se transformer en maison positive en y instaurant des panneaux photovoltaïques ou encore une éolienne.

Après avoir bien cerné les exigences de ses clients, Neoabita s’occupe de la construction de la maison de A à Z, de l’étude à la remise des clés, en s’appuyant sur des professionnels du secteur tels que l’entreprise Balandraud à Dunières.

Une prochaine maison Pop Up est en cours de construction à Saint-Ferréol-d’Auroure et des visites pourront avoir lieu pour les personnes intéressées et curieuses vis-à-vis de ce concept.